La Marne dans la Grande Guerre : le catalogue - page 48

Avec le retour d’une popula-
tion non négligeable, il faut
aussi se préoccuper de la
scolarisation des enfants.
La première école primaire à
rouvrir, le 10 février 1919, est une
école mixte, rue du Ruisselet, qui
compte à cette date 13 élèves. Mais,
le 4 novembre 1919, 93 classes fonctionnent,
regroupées en 27 écoles (10 de garçons, 11 de
filles et 6 maternelles). Le nombre des élèves
est passé de 372 élèves en mars 1919 à 5946
le 4 novembre 1919. Reims ne récupérera que
très progressivement sa population. La ville
qui comptait 115000 à la veille de la guerre n’en a
récupéré que 100000 en 1926. Il faut attendre 1936
pour qu’elle dépasse enfin son chiffre de 1914 avec
117000 habitants.
Dans les villages de l’ancienne
ligne de front, l’immensité des
dévastations renforce l’idée
d’isolement des habitants
revenus sur leurs terres.
Roland Dorgelès, encore sous
les drapeaux jusqu’au 1
er
 avril 1919,
assiste au retour progressif de la
population dans les régions libérées :
« Il se rapatriait ainsi de nouveaux habitants
tous les jours. Sans maisons, sans argent,
sans ouvrages, ils revenaient quand même,
les vieux grimpés dans les camions de la
troupe, les gosses poussés sur une brouette,
ne sachant pas comment ils mangeraient le lende-
main. On s’aménageait des tanières, on descendait
sous les tôles « métro », où Allemands et Français
avaient dormi, et l’armistice n’était pas signé
depuis trois mois que déjà la vie reprenait sous
les ruines, comme une mystérieuse germination. »
[Le Réveil des morts,
Roland Dorgelès,
Albin Michel, Paris 1923]
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la marne dans la grande guerre
Macaron de volontaire de l’association
de la cantine de la gare du Nord.
© Collection privée
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