Léon Bourgeois et
la Société des Nations
« nous ne sommes pas des rêveurs
de paix, nous voulons être des réa-
lisateurs de la paix… nous savons
qu’entre l’idée et la force se livre
depuis le commencement des âges,
un duel dans lequel, à chaque
étape, c’est l’idée qui a gagné
la victoire »
Discours de Léon Bourgeois,
juillet 1918.
En réalité la question de l’évite-
ment des conflits pour éviter
la situation vécue par le monde depuis l’assassinat
du prince héritier d’Autriche en juin 1914 fut posée
tout au long du conflit particulièrement dans les
cercles de réflexion et en tout cas par les milieux
diplomatiques qui prônaient la négociation collec-
tive, plutôt que la négociation bilatérale plus secrète,
à l’instar des recommandations faites dès le congrès
de Vienne en juin 1815. Mais, particulièrement
dans la Marne, nous ne pouvons pas ne pas citer
l’œuvre pacificatrice de Léon Bourgeois, qui,
dans son article « l’insécurité collective », écrivit :
« de l’horreur de quatre années de guerre avait
surgi, comme une suprême protestation, une idée
nouvelle qui s’imposait d’elle-même aux consciences :
celle de l’association nécessaire des États civilisés
pour la défense du droit et le maintien de la paix ».
Créée le 25 janvier 1919 à Paris
sous l’impulsion du Président
américain Thomas Wilson,
la Société des Nations a forte-
ment été inspirée des idées
de Léon Bourgeois « l’ange
de la paix » dont il deviendra
de ce fait le premier secrétaire
général. Il recevra aussi le prix
Nobel en 1920.
Le dispositif mis en place fut
cependant insuffisant car il n’était
pas dissuasif. L’absence de force
armée, l’impossibilité d’imposer
les sanctions économiques, l’ab-
sence des États-Unis d’Amérique
au Conseil de la Société furent autant d’éléments
qui limiteraient l’action de cet organisme qui pour-
tant proposait de modifier fondamentalement
le traitement des conflits entre États.
Si son échec majeur fut certainement de n’avoir
pu empêcher la montée en puissance de ce qui fut
bientôt la deuxième Guerre Mondiale, en revanche,
il est aujourd’hui possible d’affirmer que sur ses
fondations fut construite en 1945 l’Organisation
des Nations Unies dont le rôle positif, personne
ne saurait le nier, a été incontestable dans la réso-
lution de nombreux conflits depuis sa création.
Léon Bourgeois
(1851-1925) fut député de la Marne,
président du Conseil, premier secrétaire général
de la Société des Nations.
Le 28 avril 1919
,
la société des Nations
était créée par le Président Américain Wilson.
Le 25 avril 1945
, l’Organisation des Nations Unies
se substitue à la SDN.
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p e n s e r
l a
pa i x
Léon Bourgeois
© Archives départementales de la Marne
[FRAD051 13fi 240]
