60 ans d'ambition pour l'avenir

Daniel Bloch 2000 - 2003 Tout d’abord, je voudrais dire que 60 ans correspond à la période qui s’écoule entre l’entrée en section maternelle et l’âge de la retraite. La France d’aujourd’hui est le fruit de 60 ans de politiques éducatives ; cela m’engage à être modeste. Le recteur joue un rôle essentiel dans la conduite des systèmes : il ne peut pas y avoir de conduite purement centralisée de notre institution. Le recteur doit donc faire en sorte que l’on puisse appliquer intelligemment une politique et une stratégie nationales mais il s’agit aussi de faire en sorte que notre action influe sur elles. Ici à Reims, il y a eu de nombreuses d’expériences conduites qui ont influencé les politiques nationales. C’est donc bien un travail qui va dans les deux sens. À titre d’exemple, je voudrais citer l’expérience absolument extraordinaire initiée dans cette académie qui a permis à 60% des lycées professionnels de délivrer un enseignement de philosophie. Très souvent, pour les élèves qui passent par l’enseignement professionnel, il y a un plafond de verre, celui de la culture à laquelle je suis très sensible. Sur ce sujet, comme sur d’autres, on a été exemplaire au niveau national. Je le répète, les académies doivent respecter les politiques nationales mais elles doivent aussi impulser les politiques nationales. L’image la plus insolite que je garde de cette grande Maison de la rue Navier est sans nul doute le retour triomphal de Colbert le 7 avril 1987. En fait de retour triomphal, c’est dans un camion de déménagement que nous revenait, en direct de l’Assemblée nationale, notre célèbre économiste. Tel un puzzle, cet agrégat pierreux reprit forme petit à petit. Ce sont les élèves du lycée Yser qui s’employèrent à panser ses plaies. Quant au siège, enchâssé dans une toiture, laissé à la Chambre des députés, il ressemblait à un fauteuil éventré. Et puis ce fut le nettoyage. On a oublié cet espace où les herbes folles disputaient la place au gazon. Aujourd’hui, grâce au lycée Neufchâtel, un véritable écrin digne des meilleurs paysagistes du XVII e siècle a été brodé autour du rectorat. Désormais, les abords du rectorat sont valorisés et peuvent s’enorgueillir de posséder la vraie statue de Colbert, œuvre du sculpteur Dumont... alors que l’Assemblée nationale n’a qu’une réplique ! Un Colbert parfaitement intégré à cet environnement néo-classique de pierre de taille et d’ardoise. Peut-être vous demandez-vous, en regardant le financier, ce qu’il tient dans sa main ? Certains y verront un recueil de lois et décrets, d’autres le budget de la France. Permettez à l’ancien recteur d’imaginer que ce parchemin n’est autre que le diplôme que l’académie de Reims souhaite décerner, année après année, à chacun de ses élèves et de ses étudiants. Christian Labrousse 1987 - 1989 60

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