60 ans d'ambition pour l'avenir

Philippe-Pierre Cabourdin 2011 - 2015 Lorsque l’on arrive, on nous dit un recteur qui rate sa rentrée est un mauvais recteur. Mais clarifions les choses : le recteur, le jour de la rentrée, il n’a rien fait, tout a été fait bien en amont. De ce fait, lorsque je suis arrivé en avril c’était déjà complètement engagé. Notre rôle, le jour de la rentrée est de s’assurer que tout se passe bien et durant les 15 jours qui suivent, on évalue si tout le travail que l’on a fait était – ou non – « du bon travail ». C’est plus tard, que l’on s’aperçoit qu’il nous manque des profs. Donc, finalement ce temps long est un temps qui caractérise l’éducation, dans une société où le temps est devenu très court. J’ai déjà entendu qu’on qualifiait l’Éducation nationale de mammouth mais, compte tenu du nombre de réformes, de l’évolution du monde autour de l’Éducation nationale, si l’Éducation nationale est un mammouth, c’est indubitablement un mammouth agile parce qu’elle continue sa mission, elle réussit à le faire, malgré tout. Ce qui est dommage, c’est qu’on ne voit pas toujours une inscription dans le temps des bonnes pratiques. Comment faire système de toutes les bonnes pratiques qu’on peut rencontrer dans les établissements ? Alexandre Steyer 2007 - 2011 Recteur de l’académie de Reims, j’ai eu à conduire beaucoup de réformes comme celles des rythmes scolaires, de l’enseignement des arts au collège, du baccalauréat professionnel en 3 ans... Leur mise en œuvre demande beaucoup d’énergie mais je voudrais rappeler l’importance de la relation humaine qui échappe à toute réforme, qui échappe à toute mesure et qui fait qu’elles vont ou non fonctionner et permettre à l’élève d’apprendre ou non. L’académie de Reims, c’est l’académie de la difficulté sociale mais c’est aussi, je le crois, l’académie de la pédagogie. Ici, vous avez partout des enseignants et des inspecteurs qui veulent vraiment faire réussir les élèves et ça, je l’ai vu pendant ces quatre années sur le terrain. L’ acte d’enseigner est le centre de tout ; les enseignants le savent, quand on donne aux élèves, ceux-ci nous redonnent encore plus. Je voudrais vous dire que dans mon amphithéâtre à la Sorbonne, je pense souvent à Reims parce que Robert de Sorbon était originaire des Ardennes. À Reims, vous m’avez donné beaucoup plus que je ne vous ai donné et je veux vous dire merci. 61

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