La Marne dans la Grande Guerre : le catalogue - page 40

L’américaine Miss
Smalley, de l’association
chrétienne Y.M.C.A.,
s’occupe d’un « foyer du
soldat » établi à proximité
du front à Bouy :
« Au début de l’été 1918, la grande bataille
approche. Le général Gouraud visite ses corps
d’armées pour une ultime mise au point de
la tactique qui devait faire échec à la grande
offensive allemande. Le général passe par
Bouy. À ma question : « Dois-je rester ou me
replier ? », il me répond que la bataille allait
se dérouler bien au nord et que je pouvais
demeurer sur place : « l’ennemi ne viendra pas ».
Or, lorsque dans la
nuit du 14 au 15 juillet
débute la préparation
d’artillerie ennemie,
des obus tombent sur
le village. Le Service
du Trésor et Postes aux
Armées est atteint et je reçois
l’ordre de me replier. Mais refusant de
m’y conformer, je réplique : « Non, je reste,
le général Gouraud m’a dit de rester ici et
je reste ! ». Et je finis par avoir gain de cause.
Tandis que le bombardement continue, on
vient me chercher pour un soldat blessé. À peine
suis-je sortie de la maisonnette qui m’abritait qu’un
obus s’y abat ; une fois encore, je suis une miraculée. »
Miss Smalley s’éteint le 23 mars 1938 à l’âge de
68 ans et elle est inhumée à Bouy : « Je veux être
enterrée ici, c’est là ma dernière et plus chère
volonté », avait-elle demandé.
[Centre d’interprétation Marne 14-18]
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la marne dans la grande guerre
Fragments de col
d'un uniforme italien.
© Collection privée
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