La Marne dans la Grande Guerre : le catalogue - page 15

Au début de la guerre, chacun met en œuvre des
plans qui permettraient de l’emporter rapidement.
Côté français, le plan xvii avec des offensives
en Haute-Alsace (7 août) et en Lorraine (14 août)
est un échec. Côté Allemand, le plan Schlieffen
consiste à masser l’essentiel de ses forces sur
le front occidental et à contourner
les troupes françaises par le Nord
en envahissant la Belgique et
le Luxembourg.
Marie Jesson, habitante de Souain,
a 70 ans quand la guerre éclate :
« Nous apprenons que l’évacuation
commence, d’abord les Belges
ensuite les Ardennais ; le tour des
habitants de Souain arrive le 2 sep-
tembre par ordre de la préfecture.
Ils partent vers le sud par les vallées
de la Marne et de la Vesle. Notre
voisin Monsieur Bernard arrive
à 2 heures du matin pour nous dire :
« Vite, vite, levez-vous, il y a alerte, il faut partir ».
Mon mari se lave, va soigner son cheval pendant
que moi j’entasse dans des sacs une partie de notre
linge, nos habits et de la literie, puis l’on charge
le tout sur une voiture à moisson. Nous prenons
le petit chemin qui longe notre jardin. Mais à peine
avons-nous fait 200 mètres que mon mari renonce.
Notre cheval non plus ne veut plus marcher. Il n’y a
pas le choix : il faut rebrousser chemin. Je fais partie
des rares habitants qui sont ainsi appelés à devenir
les gardiens du village envers et contre tout. »
Marie Jesson va assister à la destruction de son
village et elle est contrainte d’évacuer le 13 octobre
1914. Elle passera toute la durée du conflit à
Fouchères (Aube) près de sa fille.
[Centre d’interprétation Marne 14-18]
Les Allemands marchent en direc-
tion de la région parisienne de part
et d’autre de l’Oise, mais, dans la
nuit du 2 au 3 septembre, obliquent
vers le sud-est. Ils s’emparent de
Reims, d’Epernay, de Châlons et
de Sainte-Ménehould le 4 septem-
bre 1914 et de Vitry-le-François,
qui abritait le quartier général de
Joffre, le 5. Ainsi exposent-ils leur
flanc à la contre-offensive française
qui commence le 6 septembre.
C’est la bataille de la Marne qui
se déroule le long d’un arc de cercle
qui va d’Esternay au sud de Vitry-
le-François. C’est une victoire. Les
Français reprennent Vitry-le-François et Epernay
le 11 septembre, Reims le 13 et Sainte-Ménehould
le 15. Le front se stabilise au Nord de Reims et
de l'Argonne.
Le Lorrain Léon Pacquant, mobilisé dans l’armée
allemande, prend part aux combats des marais de
Saint-Gond. Il témoigne dans différentes lettres
adressées en 1915 à ses sauveurs, l’abbé Aristide
Millard et l’instituteur Auguste Roland :
La guerre
de mouvement
13
la marne dans la grande guerre
L e s
A l l e m a n d s
m a r c h e n t
e n d i r e c t i o n
d e l a r é g i o n
pa r i s i e n n e
Cadre ci-contre
Forain / La grande date.
Jean-Louis Forain / De la Marne au Rhin.
Dessins des années de guerre 1914-1919
Paris, Pierre Lafitte 1920, , t. i.
© Archives départementales de la Marne [J 2937]
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